[VIDÉO] Patrons psychopathes ?
Dans un environnement professionnel de plus en plus compétitif, les personnalités psychopathes pourraient être les profils les plus fonctionnels en entreprise. Charmants, manipulateurs, subtils et intelligents, les psychopathes « performants » font souvent souffrir les autres mais n’en éprouvent aucun regrets.
« Ils sont capable de feindre des émotions, ils vous donnent le sentiment qu’ils s’intéressent à vous alors que leur intérêt est celui qu’éprouve un chat pour une souris. Ce sont des prédateurs sociaux. ». Pr R. D. Hare.
Les psychopathes performants : quand l’absence de conscience morale donne un avantage décisif sur les autres !
Le Professeur Robert D. Hare, spécialiste de cette pathologie, décrit les traits qui rendent ces profils efficaces dans l’ascension vers le pouvoir en entreprise. En effet, dans les secteurs clés comme la finance ou la politique, ces profils non violents atteignent rapidement des postes à responsabilité grâce à un fonctionnement psychique mêlant sens de l’observation, intelligence et charisme.
Séducteurs avec les supérieurs, ils vont en revanche humilier leurs collègues. La plupart des psychopathes arrivent à une emprise sur l’autre en persuadant son interlocuteur qu’il est à l’origine d’un problème, soufflant le chaud et le froid pour atteindre narcissiquement sa victime. Ce fonctionnement psychique change le statut de l’autre dans la relation, qui passe de sujet à objet. Cette « relation d’objet » appelée « objectalisation » de l’autre est le préalable à l’instrumentalisation, la manipulation et plus largement la relation d’emprise.
Moins antisociaux que les psychopathes criminels, mais tout aussi narcissiques !
Bellinda Board, Docteur en Psychologie des organisations, a mis en évidence un grand nombre de traits associés à la psychopathie chez les grands patrons britanniques. En comparant les troubles de personnalité observés chez certaines typologies de criminels et le fonctionnement psychique de patrons d’entreprises, son étude montre que ces derniers sont plus aptes à « jouer la comédie » que les autres groupes étudiés, mais ils sont tout aussi « narcissiques » et « compulsifs ».
Comment les repérer ?
Sans émotions ni culpabilité, indifférents aux besoins des autres, les psychopathes « non violents » prennent des risques inconsidérés pour satisfaire leurs motivations personnelles. Généralement ces personnalités ne supportent pas le travail en équipe. Dans le temps, on peut les repérer par leurs fréquents mensonges et leur absence d’émotivité.
La psychopathie en bref :
Le psychopathe :
Le psychopathe est une personne souffrant d’un important trouble du comportement. Ce trouble se traduit par un comportement fortement antisocial. On retrouve une forte impulsivité, une volonté de « détruire » psychologiquement (et/ou physiquement) l’autre, sans éprouver de sentiment de culpabilité.
Épidémiologie :
Près de 3% des hommes et 1% des femmes sont touchés par la psychopathie, qui peut s’exprimer à des degrés très divers, d’une forme dite « blanche » (asymptomatique) jusqu’à la réalisation d’actes hétéro-agressifs criminels.
Sémiologie :
Indifférence, irresponsabilité, absence de culpabilité, comportements asociaux.
Étiologie :
La psychopathie a des origines encore peu connues. Les hypothèses les plus usitées admettent une influence majeure des facteurs environnementaux et familiaux.
Vous pouvez regarder ce documentaire sur un psychopathe non violent, Sam Vaknin [diffusé sur Arté en 2008]:
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