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[Vidéo] Manipuler la mémoire : peut-on faire confiance à nos souvenirs ?
La mémoire nous construit inlassablement, jour après jour. Elle nous permet d’avancer, de mûrir, de progresser à l’aune des expériences acquises. En mettant le passé au présent, la mémoire vous rappelle à chaque instant celle ou celui que vous êtes. Mais votre mémoire possède un côté obscur : comme le rêve, elle dilue les couleurs, modifie les images et falsifie les histoires….
Qui nous dit que nos souvenirs ne sont pas un pur produit de notre imagination ? Quelle confiance accorder à nos si précieux souvenirs ?
Manipuler la mémoire
Les faux souvenirs s’immiscent en chacun de nous. La cause ? Le fonctionnement de notre cerveau, qui, lorsque nous sollicitons un souvenir, convoque des paquets de neurones interconnectés, pour les projeter à notre conscience. Ce mécanisme, gouverné par l’hippocampe est subtil, mais il est très fragile, et génère des faux souvenirs. Et le problème avec les faux souvenirs, c’est qu’il n’est jamais possible de savoir que ce type de souvenir est faux…..
A chaque fois que nous nous remémorons un souvenir, nous le modifions. Un souvenir est en fait une reconstruction actualisée d’un ensemble d’informations sensorielles malmenées, triturées par notre psyché. Et ce qui dicte notre fonctionnement n’est pas l’exactitude ou la vérité, mais plutôt la nécessité de conserver une certaine économie psychique, pour préserver certaines représentations de nous même ou de notre environnement.
Falsifier la mémoire
Les expériences en neurosciences montrent qu’il est possible d’inoculer de faux souvenirs, ou rendre un même souvenir agréable ou horrible chez un sujet. Techniquement, l’imagerie cérébrale nous permet de constater que le cerveau traite différemment le vécu réel des faux souvenirs. Mais du point de vue de l’expérience, cette distinction se passe à notre insu. Le sujet pourrait devenir inquiétant quand l’avancée des connaissances nous permettra bientôt de décoder intégralement les mécanismes de notre mémoire…
Le passé au présent
Arte diffusait le 10 décembre 2016 le documentaire “Je me souviens donc je me trompe” réalisé par Raphaël Hitier, docteur en biologie. Ce documentaire propose une immersion au cœur de notre mémoire afin de comprendre sa fragilité et son “coté obscur” : erreurs, approximations, distorsions et modifications au cours du temps. Les neuroscientifiques tentent de démêler le vrai du faux, entre manipulation, création de faux souvenirs et récupération d’informations oubliées.