0 produits - 0
E-mail :
Mot de passe :
Mot de passe oublié


Accueil Hogrefe Editeur de tests psychologiques Toute l'actu Hogrefe Editeur de tests psychologiques Le style attributionnel

Le style attributionnel

Le style attributionnel réfère à la manière dont les individus expliquent les causes des événements positifs et négatifs de leur vie. Différentes causes peuvent être utilisées pour expliquer un événement, qu’il soit positif ou négatif — par exemple le fait d’être en retard à un rendez-vous.

 
 
Classiquement, trois types d’attributions causales (i.e. trois façons d’expliquer la survenue d’un événement) se retrouvent dans la population générale :
 
• La cause de l’événement peut être attribuée à soi-même : « je suis en retard car je me suis perdu » (attribution causale humaine interne) ;
 
• La cause de l’événement peut être attribuée à autrui : « Je suis en retard car les explications que tu m’as données pour me guider n’étaient pas claires » (attribution causale humaine externe) ;
 
• La cause de l’événement peut être attribuée au hasard, à l’environnement ou à des circonstances particulières : « je suis en retard car il y avait beaucoup d’embouteillages sur la route » (attribution causale situationnelle).
 
 
Quand l’attribution causale des événements fait référence de manière systématique à un type d’explication, nous parlons de biais d’attribution ; ceux-ci peuvent donc aussi être de trois types en fonction de la nature de l’explication systématique :
 
• Le biais d’attribution humaine interne : excès d’attribution des causes des événements à soi-même ;
 
• Le biais d’attribution humaine externe : excès d’attribution des causes des événements à autrui ;
 
• Le biais d’attribution situationnelle : excès d’attribution des causes des événements aux circonstances ou au hasard (Favrod et al., 2013).
 
 

Des « biais d’attribution », c’est à dire des distorsions dans l’attribution des causes d’un comportement ou d’un événement, sont fréquemment observées dans les pathologies psychiatriques telles que la schizophrénie.
 
 

Le style attributionnel dans les troubles du spectre de la schizophrénie

 
Dans les recherches sur la schizophrénie, cet aspect de la cognition sociale a été étudié essentiellement dans le contexte de la compréhension des mécanismes psychologiques du délire de persécution ou des croyances paranoïdes (Kern & Horan, 2010). Dans ce domaine, deux types de biais sont généralement mis en évidence :
 
• Le « self-serving bias », ou « biais d’autocomplaisance », c’est-à-dire la tendance des individus à s’attribuer les événements positifs — attributions humaines internes — et à attribuer aux autres les événements négatifs de leur vie — attributions humaines externes.
 
• Le « personalizing bias », ou « biais de personnalisation », qui consiste à blâmer autrui plutôt que les situations lors de la survenue d’événements négatifs — utilisation d’attributions humaines externes plutôt que d’attributions situationnelles.
 
 
Il a également été mis en évidence chez les personnes présentant des idées paranoïdes, une tendance au « saut aux conclusions » : lors d’épreuves de probabilité, de raisonnement social ou de théorie de l’esprit, ces personnes ont tendance à prendre des décisions en s’appuyant sur moins d’indices contextuels et donc à réaliser des sauts aux conclusions (Garety & Freeman, 1999 ; Moritz & Woodward, 2005).
 
Les modèles actuels du style attributionnel mettent l’accent sur les corrélations entre la nature des évènements (positifs, négatifs, ambigus), les types d’attributions causales et les représentations personnelles (Bentall et al., 2001). Ainsi, il est souvent observé chez les personnes avec délire de persécution, des représentations personnelles biaisées et la présence d’un « vécu d’hostilité », ou « biais d’hostilité » (i.e. la personne a la sensation que les autres veulent lui nuire) ainsi qu’un « vécu d’intentionnalité », ou « biais d’intentionnalité » (i.e. tendance implicite et automatique à traiter les actions accidentelles comme étant intentionnelles, en particulier lorsqu’une contrainte de temps est présente dans la situation, et que les personnes souffrant de schizophrénie ne parviennent pas à inhiber ; Rosset, 2008).
 
De plus, leurs réactions ont tendance à être excessives, disproportionnées et décalées par rapport à la situation elle-même, ce que les auteurs nomment « biais d’agressivité ». Ces trois biais sont d’autant plus observables que les situations sont ambiguës, c’est-à-dire lorsqu’il n’y a que très peu d’indices pour permettre d’analyser la situation (i.e. déterminer si elle est accidentelle ou intentionnelle) et vérifier l’intention des personnes (Couture et al., 2006). Pour Combs et collaborateurs (2007), ces biais cognitifs d’attribution peuvent se retrouver aussi bien chez des personnes atteintes de troubles psychiatriques que chez des personnes ne souffrant d’aucune pathologie (Rosset, 2008), mais ils sont toutefois très peu investigués.
 
Dans le cadre de la batterie ClaCoS, le style attributionnel est aussi appréhendé comme une composante de la cognition sociale mais qui diffère de celles décrites précédemment (i.e. traitement des émotions, ToM, perception et connaissances sociales) dans le sens où il s’agit davantage d’un style cognitif, c’est-à-dire un style de pensée, plutôt qu’un processus
cognitif à part entière.
 
Cependant, des études mettent en évidence que, lorsqu’on retrouve des biais d’attribution associés à d’autres difficultés de cognition sociale, le style attributionnel est un facteur explicatif à part entière permettant l’analyse du comportement social (Buck et al., 2016 ; Mancuso et al., 2011 ; Mehta et al., 2014 ; Stouten et al., 2017).

 
 

Le style attributionnel dans le TSA

 
 
Les quelques études s’intéressant aux biais d’attribution dans l’autisme ne mettent pas en évidence de différences entre les attributions causales observées chez des adolescents et adultes avec TSA et celles de sujets neurotypiques (Blackshaw et al., 2001 ; Craig et al., 2004 ; Kestemont et al., 2016).
 
Plus précisément, l’étude de Kestemont et collaborateurs (2016) retrouve un biais d’autocomplaisance chez les personnes avec TSA de la même manière que chez les sujets contrôles. Blackshaw et al. (2001) suggèrent que les idées paranoïdes observées cliniquement chez des adolescents et adultes avec un TSA seraient la conséquence de leurs difficultés de perception sociale (i.e. confusion dans les règles sociales et difficultés de perception des détails subtils dans les interactions sociales) et/ou des expériences traumatiques passées telles que le harcèlement ou la maltraitance.
 



Hogrefe Editeur de tests psychologiques

Hogrefe Editeur de tests psychologiques Hogrefe Editeur de tests psychologiques Hogrefe Editeur de tests psychologiques Hogrefe Editeur de tests psychologiques

Inscrivez vous à l’une de nos 2 newsletters

Hogrefe Editeur de tests psychologiquesHogrefe Editeur de tests psychologiquesHogrefe Editeur de tests psychologiquesHogrefe Editeur de tests psychologiquesHogrefe Editeur de tests psychologiques

Contact

Editions Hogrefe France

2, rue du Faubourg Poissonnière

F-75010 Paris

Tel. : +33 (0)1 53 24 03 70

Fax : +33 (0)1 42 47 14 26





© 2015 • Editions Hogrefe France • 2, rue du Faubourg Poissonnière 75010 Paris • +33(0)1.53.24.03.70
Numéro de SIRET : 489 273 334 00024 • RCS Paris B 489 273 334 • Capital social : 37.000,00 euros
Réalisé par : Admaker TM