Dépistage du TDA/H : les erreurs à ne pas commettre
Le trouble « déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité », plus connu sous son acronyme TDA/H, touche en france entre 300.000 et 500.000 enfants (3% à 5% des enfants). Ce trouble concerne majoritairement les garçons, 2 à 3 fois plus que de filles*. Le site esante.fr liste les principales difficultés qui entravent le dépistage de ce trouble. Extraits :
1. L’âge de l’enfant
Le diagnostic de TDA/H ne peut -en théorie- être posé avant l’âge de 6 ans, même s’il existe de très fortes présomptions. Avant cet âge, il est difficile de faire la part des choses entre un TDA/H et un cerveau encore immature (une maturation neurologique inachevée). Un TDA/H est censé se manifester avant l’âge de 12 ans.
2. Porter un jugement sur le comportement de l’enfant
Ne pas cataloguer des enfants hyperactifs comme mal-élevés dont les parents seraient démissionnaires et trop permissifs. C’est effectivement le cas de l’enfant hyperactif, mais uniquement dans le milieu familial. Un enfant peut aussi être hyperactif exclusivement à l’école du fait d’un trouble des apprentissages.
3. Les « faux calmes »
Ne pas se laisser abuser par un enfant qui peut rester calme, même pendant de longs moments. Cela ne va pas à l’encontre d’un diagnostic de TDA/H.
Dr Girardon-Grichy : « Attention, ça n’est pas parce que l’enfant sera calme et attentif pendant la durée de la consultation médicale qu’il ne souffre pas de TDA/H. Un enfant TDA/H est capable de se tenir tranquille lorsqu’il y a un échange à deux, en l’occurrence avec le médecin. L’attention de l’enfant est alors captée pour une durée limitée, même de 30 minutes. C’est aussi le cas avec les jeux-vidéos car ils sont conçus de telle manière qu’ils éliminent toute source de distraction. L’enfant reste concentré, en dépit de l’existence d’un trouble de l’attention ».
4. Le diagnostic différentiel
Ne pas prendre une dépression pour un TDA/H et vice versa. D’autres troubles peuvent mimer un TDA/H, comme la dépression ou un trouble anxieux. L’hyperactivité peut en effet se rencontrer chez les enfants dépressifs, mais dans ce cas-là les symptômes seront apparus soudainement, au contraire d’une hyperactivité due à un TDA/H, sous-jacente depuis plusieurs mois ou années.
L’hyperactivité se rencontre aussi dans les troubles envahissants du développement (TED). Ces désordres neurologiques sont caractérisés par une distorsion du développement global (interactions sociales, communication verbale ou non, comportements répétitifs, stéréotypés et restreints). Mais ce qui distingue les enfants TED des TDA/H est leur manque d’empathie et de relation aux autres.
Passer à côté des troubles associés (comorbidités). Les « troubles Dys », c’est-à-dire les troubles des apprentissages que sont la dyslexie et la dysorthographie pour les troubles spécifiques de l’acquisition du langage écrit, la dysphasie pour le langage oral, la dyspraxie pour développement moteur et/ou des fonctions visuo-spatiales ou la dyscalculie pour les activités numériques sont très souvent liés à un TDA/H. Aucune causalité n’a été élucidée à ce jour.
Vous pouvez lire l’article dans son intégralité sur le site esanté.fr
* Pour plus de détails épidémiologiques, vous pouvez consulter le Communiqué de presse de la Haute autorité de santé (HAS), 12 février 2015,