Autisme : l’incroyable retard français
L’état des lieux de la prise en charge de ces troubles est accablant pour la France.
Au premier regard, on se dit que la prise en charge de l’autisme n’est pas si mauvaise en France. Après tout, il y eut un rapport de l’Inserm, des recommandations de bonnes pratiques en 2012, et même un troisième «plan autisme», lancé en 2013. L’enquête menée ces deux dernières années par Florent Chapel, porte-parole du Collectif autisme, avec l’anthropologue Sophie Le Callenec, montre que l’on est loin du compte. Intitulé Autisme, la grande enquête, le livre aurait peut-être dû s’appeler «Les Sacrifiés de la République», tant le tableau brossé par les auteurs est accablant.
«D’abord il y a le problème du diagnostic , explique au Figaro Florent Chapel. Certains parents doivent attendre cinq ou dix ans pour avoir un diagnostic, donc une prise en charge adaptée.» Car s’agissant d’un trouble où les interactions sociales sont perturbées, il y a bien nécessité d’une prise en charge précoce et intensive. Sinon, c’est la régression! Heureusement, des centres experts, comme ceux du réseau Fondamental mis en place par le Pr Marion Leboyer, ont ouvert la voie à une psychiatrie basée sur la science.
À la veille de la Journée mondiale de l’autisme le 2 avril, Ségolène Neuville va-t-elle rompre avec des années d’approximations dans la prise en charge des autistes en France? La secrétaire d’État chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion aura sous peu toutes les cartes en main pour faire vraiment bouger la prise en charge de l’autisme en France. Aux rapports qui se sont succédé ces dernières années (Comité national d’éthique, Conseil économique et social, rapport Léotard) viendra s’ajouter celui de l’Igas, «dans les toutes prochaines semaines », assure-t-on dans l’entourage de sa ministre de tutelle, Marisol Touraine.
Mais a-t-on réellement pris la mesure des besoins? Florent Chapel ne le pense pas: «Le plan autisme 2013-2017 fait de la scolarisation un objectif prioritaire mais ne prévoit la création que de 700 places supplémentaires en unité d’enseignement en maternelle, soit 175 par an alors que 8000 enfants autistes naissent chaque année.» Sans parler de l’absence de remboursement des soins éducatifs et comportementaux nécessaires pour les autistes.
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Source : sante.lefigaro.fr
Mots-clefs : Autisme, HAS